Le passageur T1, Andoryss, Lynks

Autrice : Andoryss
Date de parution : 16 mai 2018
Maison d'édition : Lynks




Résumé : Matéo Soler n'a pas une vie similaire aux autres garçons de son âge et a quelques particularités. Orphelin de mère et de sœur, il est détesté par son père qui lui rejette la faute. Morts qui ont bouleversées les vies des membres de la famille devenue sédentaire, famille appartenant à la Communauté Rom, encore détestée de nos jours, chose qui n'aide pas le jeune homme à vivre une vie normale, harcelé et détesté de tous à cause de ses origines. Le pire reste à venir quand il va devenir Passageur. 
Une mission familiale et hors du temps qui va mener Matéo à des rencontres et la peur de la Commune de Paris. 













Avant tout, je remercie les éditions Lynks pour l'envoi de leur box spéciale Le Passageur qui comprenait le premier tome de la duologie (future trilogie ?). Pour ce partenariat, je vais vous proposer trois articles : deux chroniques sur les deux tomes et un article présentant le contenu de cette super box ! En attendant, place à la chronique du tome 1 : le coq et l'enfant !

Avec cette lecture, je suis sortie de ma zone de confort habituelle même si j'ai été rapidement attirée par ce roman après sa parution. Comme quoi, cela a du bon d'aller voir d'autres horizons en matière de littérature ! Je me suis donc retrouvée embarquée dans un récit fantastique aux teintes historiques et pleines d'injustices. 

Le passageur : le coq et l'enfant, c'est d'abord un roman sur les fantômes certes, mais en premier lieu sur le monde des Roms, cette communauté de voyageuses et voyageurs depuis la nuit des temps et détestée des sédentaires. Cette tension (injustice ?) est particulièrement palpable avec le personnage de Matéo, issu d'une famille Rom mais qui s'est sédentarisée après la mort de Mariana, la mère, et de la petite sœur Kathi, mortes suite à une pneumopathie attrapée au commencement pas Matéo, faisant de lui le seul survivant. La colère et la haine sont deux thèmes omniprésents, qui vont venir créer une ambiance de plus en plus sombre. Ces derniers vont être les résultats de la mort de ces deux personnages qui va pousser celui du père a tout abandonner, quitter la communauté et de se sédentariser, chose presque inacceptable pour celles et ceux qui voyagent. Matéo vit donc dans uns constante haine du côté de sa famille mais elle vient aussi du côté des autres, les étrangers à cette communauté, qui détestent les Roms en général. Notre personnage principal va être persécuté au lycée à cause de ses origines, par les élèves mais aussi par les professeurs... Un roman pointant donc des injustices. 

"C'est tes racines et ton sang. Tu peux dire ce que tu veux, ça brûle en toi. La preuve : tu as hérité du pouvoir de maman. Seul notre peuple est chargé du voyage. Si tu ne vas pas à la communauté, la communauté viendra à toi. Tu ne peux pas renoncer à ce qui fait de toi ce que tu es." 

Le passageur : le coq et l'enfant c'est aussi un voyage dans le temps grâce au don particulier de Matéo, lié à ses origines : il est Passageur. Normalement, ce rôle surnaturel de voir les fantômes et de les aider pour atteindre "l'autre côté" est réservé aux femmes. Dans une ambiance encore plus pesante et sombre, le lecteur voyage entre le présent et le passé, plus précisément lors de la Commune de Paris, un événement révolutionnaire français vraiment bien décrit par l'autrice, que j'ai beaucoup aimé lire malgré les événements tragiques, fan d'Histoire et d'histoires que je suis.

"La purge de la Commune durera des semaines. Si nous sommes arrêtés, la fin des combats justifiant les coups et filets sur tous ceux qui, de près ou de loin, auraient pu être des communards, alors ma mission sera un échec. Entre moi et ma vie se dressent les fortifications de Paris."

Pour finir et pour rajouter encore quelques couches pour vous montrer que j'ai vraiment apprécié cette lecture, j'ai aimé la relation entre les trois enfants Soler et plus particulièrement celle entre Matéo et son grand frère Diego. Une jolie relation pleine d'amour et de protection qui ajoute de la douceur à un récit original et bien construit mais qui reste assez sombre (pauvre petite chose trop faible que je suis). Les quelques références de littérature que Matéo, fan de français et de lecture, fait au long du récit ajoute un petit plus, pas du tout obligatoire mais j'aime tellement les références que je me devais de le mentionner ! Et pour terminer ce dernier paragraphe et cette chronique, j'ai également apprécié les quelques mots en romani que l'autrice nous propose. Bien que certains nous soient peut-être familiers, ils permettent une meilleure imprégnation de l'univers et de plus facilement s'y projeter, "entrer" dans l'histoire, bien que cela soit subjectif.


En bref : Une intéressante découverte qui m'a sorti de ma zone de confort, un très beau livre objet qui donne envie de s'y plonger immédiatement. Un vrai voyage au pays des fantômes, de la communauté Rom et de l'Histoire. 

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